Les pleurs du mal : Tome 1

Les pleurs du mal

L'image parfaite du bonheur. Un jeune couple, la trentaine épanouie, la force de l'âge, l'âge de raison mais celui des promesses encore. Deux enfants magnifiques : Un garçon et une fille et puis un gentil chien prénommé Balou… Mais les apparences sont souvent trompeuses. Une nuit, tout bascule quand un de leurs amis s'arrête pour satisfaire ses petits besoins dans la forêt de Coëtquen. Là-bas, il n'y a pas que des arbres, des champignons et les petits oiseaux… Sous les frondaisons éparses, rôde le mal…

Type : Polar
Auteurs : Cédric Lesueur et Patrick Huré
Editeur : Deslivresetnous.com
Numéro ISBN : 9782953131048
Nombre de pages : 232
Format : 11 X 18

Début de l'histoire :

Si Damien Desrosiers semblait souffrir d'Alzheimer précoce à trente-huit ans à peine, Bertrand Lemoine qui en avait peut-être un de moins, croyait avoir de sérieux problèmes de prostate quant à lui. Incapable de se retenir, il ne pouvait s'empêcher d'uriner entre six à dix fois par jour. C'est-à-dire trois fois plus que la moyenne ! Tant pis pour lui et tant mieux pour son rein, se répétait-il sempiternellement pour se rassurer. Bébert, pour les intimes, était célibataire, bon vivant de surcroît et avait la fâcheuse tendance à compter beaucoup d'amis. Trop même ! Quoique les gens aient tendance à penser, il n'est pas toujours bon d'en avoir trop. Ces derniers n'hésitaient pas à lui offrir un verre avec quelque chose dedans à la moindre occasion, si bien qu'il n'était pas rare, si ce n'est trop fréquent qu'il rentre chez lui très tard et très éméché. Ce soir-là ou plutôt cette nuit-là, alors qu'il ne lui restait qu'une dizaine de kilomètres à parcourir avant d'atteindre son domicile de Léhon et accessoirement ses toilettes, il ne put s'empêcher de s'arrêter au bord de la route. Malgré ses problèmes intimes assez embarrassants, il avait toujours réussi à se retenir et ce, en toutes circonstances et il en retirait une immense fierté. Il gara sa Peugeot 407 blanche comme il put sur une espèce de terre plein, le long de la forêt de Coëtquen, l'une des frontières naturelles entre les Côtes d'Armor et l'Ille et Vilaine. Puis il s'enfonça de quelques mètres dans les fourrés pour combler des besoins aussi naturels que pressants. C'était une nuit sans lune, mais pas sans histoire ! Alors qu'il égouttait paisiblement sa vessie, arrosant un vieux chêne pédonculé qui n'en demandait pas tant, il aperçut, au loin des lumières, des ombres, enfin quelque chose de bizarre et d'inquiétant, compte-tenu de l'heure et du lieu. En temps normal, il serait parti en courant, les jambes à son cou puis aurait démarré en trombe pour quitter l'endroit sans demander son reste. Mais, à ce moment précis, il avait un peu trop d'alcool dans le sang, suffisamment hélas pour trans-former un type peureux en aventurier insouciant. Contre toute attente, il décida donc de satisfaire sa curiosité comme il l'avait fait préalablement avec sa vessie. Laquelle n'était cependant pas une lanterne car à cause de l'obscurité, il faillit tomber bêtement dans le premier trou venu, un banal terrier de lapereau. Après avoir échappé de peu au coup du lapin, il alla voir de plus près ce qui se tramait à quelques centaines de mètres. Courageux, mais pas téméraire, il prit mille précautions pour s'approcher discrètement de la représentation, tant est qu'on peut appeler cela ainsi. Ce n'était pas un spectacle comme les autres qui se déroulait mais un drame hors du commun qui se jouait, une horrible tragédie pour être plus précis. Une dizaine d'êtres drapés de longues robes noires, tenant chacun une chandelle, entourait une table. Un autel peut-être ? Devant celui-ci, il distingua, avec difficulté, une impressionnante sculpture de bois représentant un corps d'homme avec des ailes et une tête de bouc. De l'autre côté, quelqu'un filmait la scène, un peu en retrait à droite, avec une caméra portable. Bertrand s'approcha encore de quelques mètres pour mieux visualiser ce qu'il se trouvait réellement sur la grande table car son esprit refusait catégoriquement encore de croire à ce qu'il avait pu distinguer jus-qu'alors… Et pourtant, il n'y avait aucun doute possible ! C'était un corps nu allongé, de petite corpulence, marqué par des signes qui pouvaient être autant de blessures. Une femme probablement ou un adolescent qui gisait dans son sang et à qui il semblait manquer un bras ! Quand le cerveau de Bertrand intégra enfin la réalité, il ne put s'empêcher de réprimer spontané-ment un cri de surprise et de dégoût. Puis, il se mit à vomir tout ce qu'il avait dans les tripes : à savoir, tout ce que doit normalement contenir l'estomac d'un fêtard breton un vendredi soir : essentiellement du whisky, des cacahuètes, de la bière et accessoirement des chips. Alertés par ces bruits impromptus, les acteurs de cette macabre mise en scène firent volte-face et pointèrent leurs regards dans sa direction. Il était repéré ! Ils allaient le tuer lui aussi ! Le démembrer même peut-être avant ? Il s'y voyait déjà. Sans plus attendre et sans se retourner, c'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire, il courut le plus vite possible vers sa voiture. Au passage trois branches d'arbre furent cassées dont une, en guise de représailles, lui amocha sérieusement le visage. Tant pis. Une trentaine de secondes plus tard, il atteignait enfin son véhicule. Le sang battait ses tempes. Il avait à nouveau envie de vomir, mais pas encore de mourir. Pour cela, il ne lui restait plus qu'à démarrer et partir loin de cette forêt " blairwitchienne ". Hélas pour lui, après s'être palpé et avoir fouillé ses poches pendant quelques instants, il se rendit vite compte qu'il avait perdu ses clefs ! Peut-être même était-ce la faute de ces satanés rameaux auxquels il s'était frotté durant sa course de dératé. Derrière lui, les autres se rapprochaient, du moins les entendait-il ! Il décida alors, la mort dans l'âme, de traverser la route et de courir à toute vitesse vers l'autre partie de la forêt.

Critiques de la presse et avis des internautes :

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Extrait :

Avec un sourire machiavélique, le boucher s'empara alors d'un étrange accessoire : une espèce de fusil relié à une bouteille de gaz. Estelle avait déjà vu Xavier Bardem, le charismatique acteur espagnol utiliser cette arme plutôt originale dans un film des frères Cohen, mais elle ne savait pas quel nom elle portait. Heureusement Christophe qui était quelqu'un de très prévenant, décidément, la renseigna tout de suite, et sur l'appellation de l'accessoire et sur ses intentions.
_ Ceci est un pistolet à projectile captif, destiné à assommer les animaux avant l'abattage, annonça-t-il en ouvrant la vanne qui se situait au sommet de la bouteille. Ensuite, sans doute pour passer de la théorie à la pratique, il pointa le pistolet sur le crâne de son ancien complice tout en le filmant maladroitement avec son autre main. Par réflexe et pour échapper à cet horrible spectacle, elle ferma instantanément les yeux… Mais ses oreilles, entendirent quand même le bruit obsédant d'une pétillante bouteille de champagne qu'on ouvre, suivi d'un hurlement atroce mais bref. Lorsqu'elle ouvrit enfin les yeux, des morceaux de la cervelle s'étaient répandus partout autour de Vincent Casterini et pourtant il semblait bien toujours vivant. Des spasmes aussi impressionnants qu'irréguliers agitaient encore son corps. Le désosseur dont la blouse était maintenant constellée de sang eut subitement un fou rire. Il prit une autre télécommande et actionna un treuil dont le câble se terminait par un ahurissant crochet de boucherie qui aurait pu servir d'hameçon à une baleine.
_ L'étape dite de l'arrachage du cuir consiste à enlever la peau de l'animal, lui expliqua-t-il en plantant brutalement le croc dans la jugulaire de son ancien complice, qui du coup, était définitivement mort. Son corps inerte se leva d'un coup sec, tel un zombie qui reprendrait vie. Le reste de la scène se passa de commentaires, si ce n'est ceux du professionnel qui avait dû temporairement échanger sa caméra contre un couteau et une scie à os. Deux mains n'étaient pas de trop pour le délicat travail qu'il allait entreprendre.
_ Un opérateur dépouille légèrement le collier et va remonter jusqu'au sternum afin de pouvoir ligaturer l' herbière et éviter ainsi la sortie des contenus gastriques par cette voie.
Ceux du pauvre hère se déversèrent sur le sol mais il restait encore quelques tripes et autres entrailles. Alors le désosseur, très soucieux de la qualité de son travail, les lui enleva avec une adresse peu commune et une facilité déconcertante.
_ Le ventre de la carcasse est dépouillé pour faciliter l'arrachage du cuir.
Lorsque son travail fut fait et bien fait, il reprit sa télécommande et à l'aide des boutons, guida ce qu'il restait de Vincent Casterini à une étrange machine. Un panneau mobile armé d'un bras articulé entre deux colonnes.
_ Grâce à cet arracheur, la peau est retirée par traction. Il faut plusieurs opérateurs habituellement pour effectuer cette opération et éviter des déchirures musculaires à certains endroits fragiles mais comme c'est un one man show, j'agis tout seul…
A la vue de ce spectacle innommable, Estelle qui se sentait bien seule, se contracta de toutes ses forces pour s'empêcher de vomir. Elle savait que si elle ne pouvait se retenir, cela la condamnerait immédiate-ment ! Elle s'étoufferait sûrement dans son vomi.
_ La peau est ensuite récupérée pour devenir du cuir ou de la gélatine…
A cet instant précis, elle sut qu'elle ne mangerait plus jamais d'œuf en gelée et ne porterait plus non plus sa jolie veste en cuir qu'elle aimait tant, soit parce qu'il l'en avait dégoûtée à jamais, soit parce qu'elle serait morte dans les prochaines minutes. C'en était maintenant fini du cinéaste, il l'avait réduit en bouillie, et il allait en faire de même avec elle. Restait à savoir de quelle ignoble façon. La réponse ne tarda pas.


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